Retrait des rebelles AFC-M23 de Walikale : Le Rwanda salue ce pas timide vers la paix dans l’Est congolais

Le retrait des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) de la localité de Walikale, dans le Nord-Kivu, a été accueilli avec prudence par les acteurs régionaux et internationaux. Alors que le Rwanda salue cette décision comme un « geste encourageant », les Forces armées de la RDC (FARDC) restent vigilantes face à une trêve encore fragile, dans une région meurtrie par des années de conflits et de crise humanitaire.

Annoncé par l’AFC-M23 le 22 mars, ce retrait s’inscrit officiellement dans le cadre du cessez-le-feu déclaré par l’ONU et l’union africaine en février 2025. Dans un communiqué publié sur X, le gouvernement rwandais a appuyé cette initiative, y voyant un soutien aux « processus de paix en cours ». Les FARDC ont réagi avec circonspection, promettant de surveiller le repositionnement des rebelles « jusqu’à l’Est de Kibati » tout en suspendant leurs propres opérations offensives.

Cette mesure conjointe découle directement de l’accord signé le 18 mars à Doha entre la RDC, le Rwanda et le Qatar, qui prévoyait un arrêt des hostilités et la reprise des négociations. Toutefois, les pourparlers directs entre Kinshasa et l’AFC-M23, prévus à Luanda sous médiation angolaise, ont capoté, les rebelles refusant de s’y rendre.

Depuis 2023, l’AFC-M23, soutenu selon l’ONU et Kinshasa par Kigali, a étendu son emprise sur le Nord et le Sud-Kivu, s’emparant de villes stratégiques comme Goma et Bukavu. Cette offensive a exacerbé une crise humanitaire dramatique, avec plus de 2,5 millions de déplacés, des violences systématiques et un accès humanitaire entravé.

La communauté internationale, notamment l’Union africaine et les Nations unies, appelle à une désescalade urgente. Pourtant, les tensions persistent : la RDC accuse toujours le Rwanda de soutenir les rebelles, tandis que Kigali dénonce une « instrumentalisation » du conflit par Kinshasa. Dans ce climat de méfiance, le retrait de Walikale apparaît autant comme une avancée que comme une manœuvre tactique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *