Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies a révélé une série d’enlèvements « barbares » perpétrés par les rebelles du M23-AFC dans deux hôpitaux de Goma, en République Démocratique du Congo (RDC). Selon le rapport onusien, 130 patients et accompagnants ont été arrachés de leurs lits lors de raids nocturnes coordonnés entre le 28 février et le 1ᵉʳ mars.
Les attaques ont ciblé deux établissements médicaux essentiels à Goma dont l’hôpital CBCA Ndosho : 115 patients et accompagnants enlevés et l’hôpital Heal Africa : 15 personnes kidnappées, dont des malades en traitement intensif.
Les ravisseurs, identifiés comme des combattants du M23/AFC, ont fait irruption de nuit, menaçant le personnel soignant et forçant les patients à quitter leurs lits, parfois sous perfusion, Ils accusent ces patients d’être des militaires des FARDC et des Wazalendo combattant pour la RDC. Le nombre exact de gardes-malades enlevés reste inconnu, mais des témoins évoquent des scènes de panique et de violence.
Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU
Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, a qualifié ces actes de « profondément affligeants » : « Le M23 doit libérer immédiatement ces personnes et les ramener à l’hôpital pour qu’elles puissent recevoir les soins vitaux dont elles ont besoin. Les hôpitaux sont des sanctuaires protégés par le droit international humanitaire. Ces raids arbitraires et abusifs doivent cesser. »
Le droit international humanitaire, rappelé par Türk, exige que les blessés et malades puissent accéder aux soins sans entrave, et que les infrastructures médicales soient protégées. Or, le M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, a une nouvelle fois ignoré ces règles, confirmant son « mépris total pour la vie humaine et la paix », comme l’a souligné l’ambassade des États-Unis en RDC.
Lucy Tamlyn Ambassadrice des États-Unis en RDC
Dans un communiqué cinglant, l’ambassadrice Lucy Tamlyn a fustigé :« Ces enlèvements montrent une fois de plus que le M23 est un groupe sans moralité, qui piétine les droits humains les plus fondamentaux. Les dénégations de ces criminels n’ont aucune crédibilité. Ils doivent être tenus responsables de leurs actes odieux. »
Les États-Unis, par la voix du Secrétaire d’État Marc Rubio, ont réitéré leur appel à un cessez-le-feu immédiat et au respect de la souveraineté congolaise, exigeant le retrait total des forces rwandaises présentes en RDC
Pour les familles des victimes, chaque minute compte. Pour la RDC, c’est un nouvel appel à l’unité et à la résilience face à l’horreur.
